Maintenant que les différents pays sortent progressivement du confinement, l’économie se déconfine-t-elle également ? Ou les perspectives sont-elles moins réjouissantes que sur le front épidémique ?
La vidéo
Les sources
L’émission a en partie porté sur les limites méthodologiques posées par le caractère unique en son genre de la crise liée au confinement. Est-ce que les méthodes de mesure de l’activité économique habituellement utilisées sont toujours valables dans un tel contexte ?
Point de conjoncture de l’INSEE du 17 juin 2020
L’émission a beaucoup reposé sur le point de conjoncture de l’INSEE publié le 17 juin 2020.
Perte d’activité économique
Ce graphique n’est pas une mesure à proprement parler, mais une estimation basée sur des corrélations (à prendre avec un intervalle de confiance). Ces corrélations sont habituellement robustes, mais sont-elles encore « vraie » dans le cas d’une crise économique aussi atypique que celle causée par le confinement ?
Nouveaux indicateurs corrélés au PIB
L’INSEE a utilisé des indicateurs pour essayer d’identifier de nouvelles corrélations afin d’estimer la récession causée par le confinement.
Indicateur de sentiment médiatique
Trajets et mobilité
Recherches sur Google pour les centres commerciaux
Un point non discuté dans la vidéo : la mesure de l’inflation
Mesurer l’inflation alors que des pans entiers de l’économie sont fermés pose problème : le panier de consommation habituel n’est plus représentatif de la consommation pendant le confinement. Comment résoudre ce problème ?
Les prévisions de croissance de l’OCDE
L’OCDE a modélisé plusieurs estimations de la perte de croissance causée par le coronavirus. En rouge clair, le scénario à une vague épidémique, en rouge foncé, la perte additionnelle causée par une éventuelle seconde vague en 2020. Comme pour l’INSEE, il s’agit d’estimations basées sur des modèles, donc avec un intervalle de confiance (non représenté ici).
L’ampleur de la récession ne dépend pas uniquement des mesures de confinement, ni de la virulence de l’épidémie dans le pays en question. Les pays dans lesquels l’économie est composée (en proportion) de secteurs beaucoup touchés par le confinement (tourisme, loisirs, services à la personne) souffriront davantage que les pays moins touchés par le confinement (industrie, logistique, matières premières). Dans le premier cas, la Grèce, l’Italie ou l’Espagne. Dans le second, l’Allemagne, la Norvège.
Le chômage aux États-Unis
Mesurer le chômage dans une période comme celle du confinement n’est pas non plus évident. Le Bureau of Labor Statistics (BLS) américain l’a appris à ses dépends : ses estimations du chômage pour les mois d’avril et mai se sont avérées fausses, à cause d’une erreur de catégorisation. L’erreur existait sans doute déjà avant, mais elle a pris des proportions considérables avec le coronavirus. Elle a été corrigée depuis.
L’erreur a conduit a sous-estimer le taux de chômage pour avril et mai, d’environ 3 points de pourcentage. L’hypothèse d’une erreur de bonne foi paraît nettement plus crédible que celle d’une « manipulation » politique de Donald Trump. À ce sujet, cet article du Mur :
Cependant, et même après correction de l’erreur, le taux de chômage a baissé en mai 2020. Une bonne nouvelle assurément !
Sur les origines de cette erreur :