Il y a deux grandes motivations pour faire de la science économique :
I think some academics are true “intellectuals”: fascinated by ideas or methods, intrinsically (maybe a bit like appreciating art, yet with rigorous scientific methods).
But for me it’s always been a quest: to work out how to change the 🌍.
And I 🥰 academia for that reason.
— Alice Evans (@_alice_evans) April 9, 2019
https://twitter.com/dclingi/status/1116098094603612160?s=21
La première (décrite par Alice) consiste à faire de la science économique pour essayer de changer le monde et l’améliorer, le tout à l’aide de résultats scientifiques fondés sur des preuves. Cette approche est un peu celle d’un médecin, en somme.
La seconde (décrite par David) consiste à faire de la science économique pour comprendre le monde, sans nécessairement vouloir le changer. Cette approche amène peut-être davantage que la précédente à s’interroger sur ce qu’est une science, une preuve, une vérité scientifique, etc.
J’avais déjà abordé ce débat sur Le Signal Économie, je me situe clairement dans l’approche de David plutôt que celle d’Alice. Cela étant, j’ai le même avis que David (et Alice) : les deux approches peuvent très largement co-exister. Plus, je dirais même qu’elles sont complémentaires et se nourrissent l’une l’autre.
Cela étant, être dans une logique de compréhension n’implique pas nécessairement de ne pas vouloir améliorer les choses. L’Économiste Sceptique est typiquement un projet de diffusion de la méthode scientifique et de l’esprit critique. Car on a certes besoin de prendre des décisions de politiques publiques (ou privées) fondées sur des preuves scientifiques, mais on a aussi besoin que les citoyen.ne.s sachent ce qu’est un sophisme, un paralogisme, une preuve scientifique, un argument irréfutable, et ainsi de suite, pour qu’il.elle.s ne se fassent plus avoir par tous ces vendeurs et vendeuses de vérité frelatée qui pullulent dans les médias et sur les Internets.
Il n’y a pas qu’une seule manière de « changer le monde », et les quelques mois à peine d’existence de L’Économiste Sceptique me donnent jusqu’à présent une satisfaction sans commune mesure avec celle que j’avais en faisant Le Signal Économie ! Et je n’ai pas encore passé la seconde… Je ne sais pas si L’Économiste Sceptique va « changer le monde », mais il me semble en tout cas être là pour durer 🙂