Elon Musk et les subventions du gouvernement américain

Elon Musk est souvent présenté comme une sorte de PDG de génie. Je ne vais pas vous mentir : j’ai beaucoup de mal avec le personnage. Il est par exemple coutumier d’annonces spectaculaires qui ne se réalisent jamais, avec parfois de sérieuses conséquences.

Sur l’aspect business du personnage, on peut aussi avoir des réserves. Outre le fait que le modèle à base de fusées réutilisables de SpaceX n’est pour l’instant toujours pas économiquement validé, il est très, très loin d’être capable de transformer le plomb en or. En 2015, le Los Angeles Times avait calculé que les différentes entreprises de Musk avaient bénéficié de… 4,9 milliards de dollars de subventions publiques américaines (soit 4,2 milliards d’euros au moment où j’écris cette publication).

Pas millions, milliards. Comme dans 4 900 000 000 €.

Pour vous donner une ordre de grandeur, le CNRS a un budget annuel de… 3,3 milliards d’euros (source). (Le LA Times ne précise pas la période sur laquelle les entreprises de Musk ont reçu cette somme. Attention à ne pas sur-comparer le budget du CNRS avec les subventions touchées par Musk. Je donne ce montant pour donner une idée de l’ordre de grandeur, voilà tout.)

De fait, j’ose espérer qu’avec un tel montant de subventions publiques, il est capable de maintenir à flot ses différentes entreprises… On pourra également se demander dans quelle mesure tout cet argent issu des contribuables américains a été bien dépensé ou non.

Sur Musk lui-même, mon avis est qu’avec 4,9 milliards de dollars d’aides de l’État, il n’y a rien de génial, ni de miraculeux, à ce que ses différentes entreprises soient toujours en opération. Le scepticisme doit aussi s’appliquer aux cas de PDG présentés comme des génies, peut-être plus doués pour la communication (et le bullshit) que leur capacité à générer des entreprises pérènnes.

Via ce tweet d’Alexandre Delaigue :

Le coût du silence sur Twitter

Jugez par vous-même : en rose, les statistiques de fréquentation lorsque j’étais actif sur Twitter. En bordeaux, depuis que j’ai décidé de faire une pause…

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Je ne dis pas que je suis en train de changer d’avis sur mon semi-break de Twitter, ni que je fais faire de @EcoSceptique un compte actif, etc. Mais le prix à payer de mon silence sur Twitter est probablement très elévé pour le projet.

Et l’enjeu n’est pas les chiffres pour les chiffres, ni d’ailleurs mon égo. L’enjeu est qu’il me paraît important de diffuser le plus largement le scepticisme scientifique, y compris (et surtout ?) lorsqu’il est appliqué aux sciences humaines et sociales…

Comment reconnaître le bullshit en économie ?

Importante question que celle-ci : comment ne pas se faire avoir par les bullshiteurs, manipulateurs, idéologues et j’en passe, qui pullulent en économie ?

La question m’est régulièrement posée depuis quasiment le début de mon activité de vulgarisateur, en septembre 2015…

Jusqu’ici, je dois reconnaître que j’ai boté en touche. À la fois parce que la question est difficile, il n’existe en effet pas (à ma connaissance) de règles simples pour les identifier. Et aussi parce qu’en proposant de telles règles, certain.e.s risquent de se sentir quelque peu visés1En même temps, n’est-ce pas là l’objectif ?, ce qui ne manquera pas de générer de beaux shitstorms… Et vous avez sans doute compris que j’ai horreur de ça.

Cela étant, j’ai commencé à réfléchir à une telle liste. Je pense qu’elle peut être d’une utilité considérable, et que le risque de shitstorm vaut la peine d’être pris.

Elle n’est en l’état pas encore prête, et nécessitera des mois de travail. Elle a cependant déjà bien avancé. Mon ambition est la suivante : proposer quelques règles simples, faciles à se souvenir et à utiliser pour les sceptiques, pour identifier facilement si la personne qui vous parle d’économie est en train d’essayer de vous entourlouper, ou est au contraire digne de confiance.

J’en profite pour vous dire : si vous avez des suggestions, idées, etc. à ce propos, n’hésitez pas à me les proposer. Comme je le disais plus haut, la tâche est loin d’être simple, et je suis preneur de toute aide. Une seule condition, en plus de respecter la charte : ne pas profiter de cet appel pour vous défouler sur une personne parlant d’économie à la télé que vous n’aimez pas, pour une raison x ou y. Le but n’est pas d’accabler ni d’attaquer nommément certaines personnes, mais bien de donner des clés de compréhension du réel – à l’aide de la méthode scientifique.

Sceptiques, ne dunkez plus sur les réseaux sociaux

Le dunking est une pratique répandue sur les réseaux sociaux (et notamment Twitter) qui consiste à répondre à quelqu’un en quelques mots en espérant pointer une contradiction ou une erreur. Si possible en essayant de clasher un peu, pour faire du drama et se faire mousser un peu.

Le dunking n’est pas du troll, car le troll est surtout là pour jeter de l’huile sur le feu. Le dunker, lui, a des intentions différentes. Il peut même avoir raison, et faire une remarque dont le fond est légitime.

Voici un bel exemple de dunking (raté) :

Cela étant, le dunking n’est pas une forme de débat. C’est un artifice rhétorique dont l’objectif est plus ou moins de ridiculiser l’autre – et sans doute aussi de flatter notre propre égo en montrant au monde en quelques mots à quel point moi, j’ai compris le sujet abordé. Pour cette raison, il me semble que c’est une pratique à bannir de l’arsenal sceptique, au même titre que les attaques personnelles, les argumentations sans preuves et autres sophismes et paralogismes.

Je ne dis pas qu’il est facile de résister à l’envie de dunker, en particulier sur Twitter qui est aujourd’hui devenue une machine à dunker. Mais je pense qu’il faut tout faire pour résister à cette envie. En particulier, j’ai ces deux pistes en tête :

  • Se demander ce qu’a réellement voulu dire la personne en face, avant de l’attaquer pour des propos que l’on a peut-être mal compris…
  • En cas de doute, questionner la personne pour lui demander d’étayer ses propos, bien évidemment sans agressivité et en lui laissant, jusqu’à preuve du contraire, le bénéfice du doute

En tant que sceptiques, nous voulons diffuser au plus large l’esprit critique. Ce qui nous réunit est sans doute la volonté d’éviter que les gens ne se fassent avoir par les bullshiteurs de tous ordres. Cela fait de beaucoup d’entre nous des passionné.e.s. Mais cette passion ne doit pas être une excuse à des comportements détestables. Au contraire même !

J’y reviendrai sans doute dans de futures publications, mais cela n’implique pas non plus qu’il faille être tendre lorsque l’on se place dans un rôle de contre-pouvoir, et que l’on demande des comptes à des personnes ayant une forme de pouvoir comme les politiques ou les journalistes.

Mais je ne suis pas certain que si pour lutter contre le bullshit nous utilisons des méthodes de brutes, nous (et la société dans son ensemble) y gagnons réellement au change…

Devrais-je continuer à rédiger le dictionnaire du Signal Économie ?

Avant L’Économiste Sceptique était Le Signal Économie. Le site est d’ailleurs toujours en ligne. Sur Le Signal Économie, j’avais commencé à rédiger un dictionnaire des termes économiques. C’était beaucoup de boulot. Cela étant, j’ai récemment eu une bonne surprise…

En consultant les statistiques de fréquentation du Signal Économie, j’ai constaté qu’un certain nombre d’articles de ce dictionnaire (inachevé) sont de plus en plus consulté1Ce gain de fréquentation est dû à l’algorithme de Google..

J’avais commencé à importer ce dictionnaire sur L’Économiste Sceptique. Faudrait-il que je continue ? N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

Bonjour, c'est Olivier – alias L'Économiste Sceptique 🙂

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