La nouvelle vidéo arrive demain – ou après-demain

J’ai à peu près terminé le montage de la prochaine vidéo, qui utilisera ce que j’ai tourné à Seattle. Il s’agira d’un nouveau format, différent de et complémentaire à #{SYSTÈME1}.

Le montage que je viens de finir me satisfait, mais je préfère le laisser reposer cette nuit et finaliser la vidéo demain – d’où le « à peu près » un peu plus haut. Si tout va bien (je m’attends seulement à quelques retouches mineures), j’uploaderai très certainement la vidéo sur YouTube dans la foulée, et elle sortira soit demain jeudi, soit vendredi.

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Stay tuned!

Je suis rentré de Seattle & point sur la suite

Ça y est, me voilà de retour en Europe – avec un bon jet lag dans les jambes !

Je n’ai pas été aussi actif que prévu en termes de contenu pour L’Économiste Sceptique à Seattle, mais c’est sans doute un point qui s’améliorera lors de mes prochains voyages. J’ai simplement besoin de trouver une manière de m’organiser, car voyager peut s’avérer assez disruptif pour les habitudes de travail.

J’ai toutefois filmé pas mal de choses, et je pense pouvoir sortir trois vidéos à partir de ce que j’ai tourné (peut-être quatre, mais ça me paraît un peu trop ambitieux). Ces vidéos seront un nouveau format, qui demandera sans doute un peu d’essais-erreurs avant de se mettre en place définitivement. Mais je n’en dis pas plus pour l’instant 😏

Ce que je peux dire par contre c’est que je vais avoir besoin d’un peu de temps pour les sortir. Les raisons sont :

  • Je comptais finir les enregistrements sonores demain dimanche, mais j’ai une semi-extinction de voix…
  • Je veux travailler sur des génériques qui soient aussi qualitatifs que ceux de #{Système1}
  • Ma thèse avance bien mais me prend du temps, et c’est ma priorité en ce moment
  • Je vais sans doute avoir besoin de quelques jours pour me débarrasser du jet lag et retrouver la pleine possession de mes moyens (9h de décalage horaire, lorsqu’il est 13h en France il est 4h du matin à Seattle, j’ai donc le coup de barre en plein milieu de la journée, et il a tendance à durer jusqu’à 18-19h…)

En plus des vidéos, j’ai du contenu écrit et photographique à finaliser. Ce contenu alimentera sans doute le site au cours des prochains jours.

Donc pour résumer : le voyage était super, j’ai adoré Seattle, ça été d’une très grande utilité professionnelle, et j’ai rencontré des gens très bien. Et pour le contenu, c’est dans les tuyaux et ça arrivera bientôt !

Comment travaillent les vulgarisateurs scientifiques

Mathieu Rouault et Grand Labo se lancent dans la réalisation de six épisodes vidéo, épisodes dans lesquels ils suivent des vulgarisateurs comme Nicolas Martin de La Méthode Scientifique sur France Culture ou Léo Grasset de Dirty Biology.

Pour financer ces épisodes, ils ont ouvert une campagne Ulule de financement participatif à laquelle je vous encourage chaudement de participer avant sa cloture vendredi. Même quelques euros aident ! J’ai moi-même participé à hauteur de 5€ (faute de pouvoir donner davantage 😕).

Ils ont d’ores et déjà sorti un épisode avec Nicolas Martin, et franchement ça donne carrément envie de voir la campagne Ulule arriver à son terme pour que les cinq autres puissent voir le jour 😀

Bravo à Mathieu et à toute l’équipe de Grand Labo pour ce très beau projet !

Non M. le journaliste, les faits n’ont pas à être à charge et à décharge

Cette interview de Jean-Marc Jancovici circule depuis quelques jours sur le Twitter sceptique, et j’aimerais la commenter.

Jean-Marc Jancovici était invité dans la Matinale de France Culture, et la vidéo circule parce qu’il donne une leçon (à mon sens magistrale) de méthode scientifique et de relation aux faits à Guillaume Erner, le journaliste qui présente l’émission.

Cela dure environ une dizaine de minutes et commence à 29min45.

Il y a sans doute beaucoup à dire sur cet échange, mais un point en particulier m’a fait froid dans le dos : quand Erner dit qu’il invite des gens « à charge et à décharge ». La réponse de Jancovici est sensiblement identique à ma position, donc je vais simplement la rappeler : les faits ne sont ni à charge, ni à décharge.

Par contre, j’aimerais m’attarder sur cette erreur extraordinairement courante des journalistes sur les sujets scientifiques, précisément celle que fait Erner dans cette interview : croire que tous les sujets se prêtent à un débat entre « pro » et « anti ».

Cette approche est à mon sens très fallacieuse pour de nombreuses raisons, et deux en particulier :

  • comme le dit très bien Jancovici, les faits ne sont ni à charge, ni à décharge. Prétendre le contraire, c’est la porte ouverture au relativisme le plus total et à la fin de toute ambition scientifique
  • cette approche donne l’illusion qu’il y a deux camps de taille équivalente, avec des arguments plus ou moins équivalents qui se vaudraient

Ce dernier point a déjà été illustré par les climato-sceptiques : ultra-minoritaires dans le champ académique, le simple fait de les inviter en face de chercheurs qui adhèrent au consensus scientifique donne l’illusion (fausse) que le débat sur l’origine humaine du réchauffement climatique n’est pas tranché, que chaque camp aurait des arguments de force équivalence. En économie, le même problème se pose, où certains chercheurs ayant des positions ultra-minoritaires sont constamment invités.

Vous pensez peut-être qu’il y a en science économique plusieurs approches différentes qui seraient plus ou moins équivalentes, et que selon votre idéologie politique vous pourrez préférer l’une plutôt que l’autre. Cette conception de la science économique, qui n’a aucune base intellectuelle sérieuse, est à mon sens la conséquence (dramatique) de cette tendance des médias à systématiquement inviter un économiste « de chaque camp ».

Mais le problème va plus loin car la notion même de camp en économie est inopérante dans le champ scientifique : les médias considèrent souvent les discussions économiques sous le seul angle idéologique ou politique, avec (pour aller vite) l’économiste de droite vs. l’économiste de gauche. Autant sur les sujets de politiques publiques, qui font des gagnants et des perdants, il est légitime de donner la parole au plus grand nombre – car ce sont des sujets politiques. Autant sur la question des faits, cela n’a aucun sens.

Si j’affirme par exemple qu’une baisse des impôts sur les entreprises augmente le nombre d’embauches (et donc diminue le chômage), il s’agit d’un énoncé testable – qui est vrai ou faux, mais qui ne peut pas être les deux en même temps selon votre idéologie1Et de ce que j’en sais, il me semble que c’est un énoncé plutôt faux.. Que l’énoncé soit vrai ou faux ne permet pas de dire quelle est mon idéologie politique.

La confusion des journalistes vient probablement de leur lecture quasi-exclusivement politique des débats. C’est aussi quelque chose que l’on retrouve dans cette interview, quand Erner dit que Jancovici serait « pro-nucléaire » parce qu’il dit que le danger radiologique autour de Fukushima est aujourd’hui très faible – voire inexistant. Pourquoi toujours raisonner en « pro » et « anti » ? Pourquoi ne pas raisonner sur d’autres bases, comme par exemple « que sait-on vraiment ? ».

La discussion autour de l’effet des gaz de schiste aux États-Unis (vers 36min) est aussi éclairante, car on voit bien comment cette lecture quasi-exclusivement politique aboutit à faire des interprétations fallacieuses des arguments des uns et des autres. Il y a toutefois d’autres hommes de paille, par exemple sur la position de Jancovici sur le nucléaire. Il me semble qu’ils proviennent eux-aussi de cette lecture quasi-exclusivement politique.

Pour finir, on remarquera les références un peu douteuses au « lobby nucléaire » : je ne suis pas opposé à l’usage de ce terme, mais dans ce cas pourquoi ne pas aussi parler du « lobby biologique » ? On rappelle que EELV a fait élire un député européen ancien PDG de BioCoop, et que BioCoop finance des associations comme Générations futures. Pourquoi s’indigner uniquement contre certains lobbys ? D’autant qu’il est établi que EELV, BioCoop et Générations futures ont recours à de la désinformation pour faire avancer leurs intérêts.

Dans tous les cas, je vous conseille vivement d’écouter cet échange de 10 minutes. Il est particulièrement instructif quant au fossé béant qu’il existe entre les journalistes et les chercheurs quant à la manière d’appréhender les faits et les résultats scientifiques.

Cet astéroïde vaut-il réellement des quintillions de dollars ?

La réponse est claire : non. Du tout.

La méthodologie habituellement utilisée pour estimer la valeur d’un astéroïde est simple : on prend les quantités de x qu’il contient, on la multiple par le prix de marché de x, et paf ça nous donne une valeur.

Le problème de cette méthodologie est qu’elle suppose une économie statique, là où elle est dynamique.

En l’occurrence, les métaux précieux comme l’or sont chers car ils sont rares. Inversement, l’eau du robinet est très peu chère parce qu’elle est abondante.

En d’autres termes, la loi de l’offre et de la demande permet de faire une prédiction aussi simple que robuste : en amenant une telle quantité de métaux précieux sur Terre, ces derniers ne seront plus rares, et leurs prix s’effondreront.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y aurait pas d’intérêt économique à aller miner un astéroïde. On peut légitimement se dire qu’avoir en abondance des métaux jusqu’à présents rares ouvrirait de nombreuses portes en termes d’usage et de technologiques, notamment. Mais la valeur faciale de cet astéroïde est sans doute nettement plus faible qu’annoncée.

Sa valeur sociale, elle, serait sans doute plus importante puisqu’elle intègre toutes les choses que l’on pourrait désormais faire avec des métaux précieux aussi abondants – ce que l’on appelle les externalités. Ce qui pose in fine la question de ce qu’est la valeur – mais c’est une question pour une autre fois…

Mais pour ce qui est de sa valeur faciale, il n’y a aucune chance qu’elle soit aussi élevée. Déso.

Source

Bonjour, c'est Olivier – alias L'Économiste Sceptique 🙂

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